Il y a cent ans, en 1925, était organisé aux invalides le premier atelier de confection du Bleuet de France. Devenue le symbole de la solidarité avec le monde combattant, cette petite fleur bleue qui poussait dans les tranchées témoigne de la force d'âme de la nation.
Force d'âme qu'ont rappelée les commémorations du 80eme anniversaire des débarquements, de la libération et de la victoire, dans une époque, la nôtre, ou nous réapprenons que la guerre est possible.
Assistant depuis Londres au péril qui pesait sur la survie même de la France, la philosophe Simone Weil offrait en 1942 une définition du patriotisme que chacun peut faire sienne: le sentiment de tendresse poignante pour une chose belle, précieuse, fragile et périssable.
Ce patriotisme demeure une nécessité vitale. Marc Bloch, l'homme des lumières dans l'armée des ombres, en incarna l'exemple. Son entrée au Panthéon le 16 juin prochain, décidée pr le Président de la république, rappelle que l'esprit de défaite est toujours un poison mortel.
La flamme qui l'animait fut une invisible espérance, l'espérance de ceux qui ont décidé d'être forts pour protéger ce qui est juste.
Cette espérance que symbolisaient déjà dans le ciel de Reims, le 11 novembre 1918, les tours restées debout de la cathédrale martyre. Le 8 juillet 1962, sous ses voûtes reconstruites, étaient scellée la réconciliation franco-allemande, pour que l'Europe vive libre et en paix.
Car là sera toujours l'espérance de la France, fidèle au sacrifice de ses anciens, à ses valeurs et à ses promesses, consciente de sa vocation universelle au service de la paix.
Vive la république. Vive la France !