Caroline Paquette miniaturise les phares en mer.

Caroline miniaturise les phares en mer

"Plourac'h, au coeur de l'Argoat, est devenu le port d'attache de Caroline Paquette. Depuis vingt et un ans, cette Parisienne s'intéresse aux phares en mer et les reproduit à très très petite échelle avec un grand souci du détail. Elle souhaite donner un nouveau cap à sa collection toute mini."

Lucile Argaud

Publié le 17 juillet 2017 à 17h00

Depuis un an et demi, Caroline Paquette a posé ses valises dans une vieille bâtisse en pierres, en plein cœur de Plourac'h. Dans ses cartons, elle a rangé ses maquettes tels des objets précieux. Vingt et un ans d'une vie consacrée aux phares miniatures sur lesquels la créatrice lève, petit à petit, le voile. Les Triagoz, les Pierres Noires, les Grands Cardinaux... nous apparaissent sur leur enrochement au milieu d'une mer d'écume, plus vrais que nature. Des œuvres d'un réalisme époustouflant mais dont l'échelle ne trompe pas : un millimètre représente un mètre.

« La maquette, c'est ma vie », explique Caroline Paquette. Cette Parisienne, âgée de 68 ans, a exercé le métier de maquettiste en architecture, à son compte, jusque dans les années 1990. Son « press-book » atteste de ses nombreuses réalisations professionnelles pour le Mémorial de Caen, la Cité des sciences et de l'industrie de La Villette, France miniature dans les Yvelines. C'est en réalisant d'ailleurs la citadelle de Belle-Ile-en-Mer (56) pour le musée des plans-reliefs à l'hôtel des Invalides, à Paris, qu'elle s'est prise de passion pour le micromodélisme, « une finesse de travail comme dans l'orfèvrerie ».

Il faut compter de 50 à 200 heures pour fabriquer un bâtiment

Les phares, elle ne les a jamais vus de près, ni visités. Pourtant, Caroline Paquette a développé pour les sentinelles de la mer en voie de disparition, une véritable affection. À ce jour, elle a réalisé une trentaine de phares, de Gatteville (dans la Manche) à Cordouan (en Gironde), en passant par Nividic, aux abords d'Ouessant (29). Treize d'entre eux ont été placés dans un décor marin. L'envie de poursuivre la démange d'ailleurs.

« Il faut compter de 50 à 200 heures pour fabriquer un bâtiment », précise-t-elle. « Je ne fais que des pièces uniques. Je travaille jusqu'à ce que cela me semble atteindre une certaine perfection ». Par souci de précision, elle s'appuie toujours sur les plans d'origine, fournis par les subdivisions des Phares et balises, des photographies et des livres.

La reine de la bidouille

Son visage s'illumine lorsqu'elle rentre dans les détails de la fabrication, « que de la bidouille ! ». « Mon matériau principal, c'est le PVC expansé, raconte-t-elle. J'empile des petits carrés de PVC pour monter mon phare que je ponce ensuite si nécessaire avec une lime à ongles. J'utilise un bistouri de chirurgien pour la découpe ». Entre ses mains, les outils de son fils dentiste, connaissent d'ailleurs une seconde vie.

La quête de l'illusion parfaite

« Ma lanterne, je l'ai faite avec un tout petit bout de feuille plastique transparent, confie-t-elle. Je suis en apnée quand je colle les poils de moustache de l'un de mes chats pour concrétiser une antenne radar. C'est une grande tension mais elle est positive ». Caroline Paquette s'amuse dans sa quête de l'illusion parfaite. Elle joue, par exemple, avec les résines et les pigments de couleur pour retranscrire la mer, ses profondeurs, les vagues. « Je dois être libérée intellectuellement pour faire de la maquette, note-t-elle. Il me faut beaucoup de calme et un environnement agréable ».

Alors qu'elle se construit une nouvelle vie dans son petit village d'Argoat, elle pense aujourd'hui à la transmission et la valorisation de sa collection. Un aboutissement. Une participation qu'elle espère à la sauvegarde visuelle des phares en mer. « J'aimerais que mes maquettes soient exposées dans un lieu de manière définitive, un site muséographique permanent ». L'appel est lancé, comme une bouteille à la mer...

 
 

 

 

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Date de dernière mise à jour : 21/10/2024

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